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    (Ou des paraboles venues d’ailleurs)

     

    6 juin 2044 – dans pas si longtemps. Le jour joyeux du débarquement des Nord-martiens. Les Sud-martiens, eux, sont restés boire un coup pour protester contre une invasion qui les aurait fatigués et contre laquelle, accessoirement, ils sont contre de manière tout à fait anecdotique voire parfaitement providentielle. Ils ne viennent pas nous dire bonjour ni nous conter fleurette, mais souhaitent nous exprimer toute l’horreur ressentie à la lecture de notre civilisation « humaine » depuis l’espace sidéral et en l’occurrence considérablement sidéré. Ben oui. Ils hésitaient, et puis se sont dit que si BHL pouvait dans un semblant de pertinence effective jouer le moralisateur guerrier avec des arguments aussi faibles que les siens et une rhétorique aussi rigide et inefficace en soi qu’un balai à chiotte hors milieu merdeux, ils avaient eux aussi un devoir d’ingérence, que pas un de nos grands penseurs médiatisés ne saurait leur contester puisque l’ayant avalisé pour notre usage ! Si, pas de bol, le martien pas martien mais nommé martien par les non-martiens terriens parce qu’ils se fichent totalement de savoir si non-Mars est différent de non-non-Mars ou d’un quelconque autre non-Mars tant que Mars est non-Terre, le martien mal nommé et passablement mal luné donc, est un être raisonnable comme la galaxie n’en fait plus énormément des masses depuis la reconnaissance universelle de la loi galactique CXII (les racines martiennes et romaines se confondent, à en croire les historiens d’Ignacius IV) abrogeant l’utilité d’un être raisonnable au milieu d’un amas d’abrutis ; et qui nous écoute, encore, maugréant tel papy dans son fauteuil après le passage à la TNT : « le signal est peut-être meilleur, mais on n’a pas gagné en lumières, dis-donc ! » Avec une fausse voie de Bourvil, parce qu’il aimait bien le cinéma mais ne se souvient plus vraiment des paroles et n’a jamais fait carrière dans l’imitation poilante et désopilante.

     

    Voilà donc des légions entières de ces êtres intelligents et pleins d’une humanité qu’on ne leur donnerait pas même sous la torture infâme de la confession par la grande prêtresse ignacienne (ndlr : « Suzon aux mille fonds », pour traduction approximative), qui débarquent au petit matin dans les plus grandes capitales du monde (enfin, notre monde, pas « le » Monde), certains même mal coiffés, comme si sauter dans un trou de vers et traverser en un instant des millions d’années-lumière équivalait à passer du salon à la salle-de-bain sans autre considération de bienséance ni de protocole ! Remarquez que ça tombe plutôt bien pour eux, puisque les Hommes, occupés à s’entretuer selon la stricte observation de chacun des barreaux d’une échelle des plaisirs courant des coups de machette à la bombe à neutron, n’ont pas su disposer de défenses orbitales adéquates. Taper du coin de massue sur la première tête qui dépasse et prendre plaisir sinon satisfaction à la voir trépasser semble être une prédisposition génétique à la bêtise que des siècles de « civilisation » n’auront pas suffi à corriger. Une circonstance aggravante s’il en fallait lors du procès qui s’était tenu quelques temps auparavant devant la chambre intergalactique.

     

    Le chef d’accusation principal, pourtant, ne concernait pas directement l’humain en tant que belliqueuse vermine squatteuse de Terre, mais bien plutôt son statut propre et sa considération d’altérité. Ne rigolez pas ; même en martien, ce ne sont pas des gros-mots.

    « RTTBMW VINCIMIN NOHLM NOLOG NOHUM »

    Ce qui, transmis au service de traduction du tribunal, donnait à peu près :

    « Voilà bien, votre Honneur, une espèce viscéralement paresseuse, profondément vile et bassement matérialiste ! »

     

    Mais pourquoi tant de haine ?

    […]

    (Instant solennel de silence permettant au culture-pubophage frénétique, crieur intempestif de « parce-que » de sortir, décemment accompagné de sa air-tronçonneuse et de son air vicieux.)

     

    L’anecdote est assez simplement bête pour virer au tragi-comique, eu égard à la situation dans laquelle se situent conséquemment à elle les terriens… Il faut noter, pour comprendre, que les martiens ne profitent du câble qu’en payant une redevance anormalement élevée et que, de fait, beaucoup d’entre eux piratent allègrement la réception somme toute gratuite des ondes traversant aussi chaotiquement que candidement le pseudo vide spatial. Ils ont aussi, à leur tour et à notre image puisque l’imagination créé selon le mimétisme les objets de son cœur, a minima soixante-six minutes à perdre par semaine ouvrée – les congés spatiaux ne comptant pas dans le total des pertes. Ils captent ainsi par le plus grand des hasards et pour la plus grande et innocente chance du présent billet l’homonyme émission terrienne, ponctuant son commencement de la forme d’un salut qui ressemblerait à une mascarade grotesque et vide de sens pour tout étranger à ses conditions d’émergence. Ils y découvrent donc la gratification considérative du corps social ou de certaines de ses parties envers le logeur de voitures. Entendez bien : celui qui a brillamment décidé d’investir dans les parkings plutôt que dans les logements, parce que les temps sont durs pour les bailleurs et que l’un dans l’autre, cela rapporte plus et sous-tend moins de contraintes quotidiennes que de placer son argent dans une « pierre humaine » à vocation locative en la capitale française.

    Loin des sages martiens étranges l’idée loufoque de faire du sieur loueur un bouc-émissaire préservant en son statut la race entière de la nécessaire considération systémique. Bien au contraire : le jugement de la cour porte sur la valeur spécifique de l’humanité dans son ensemble et lui fait un sort par contumace des moins enviables. Les absents ont universellement tout autant tort que les faibles. Dont acte. Et l’accusation d’argumenter :

    « RTTBMW VINCIMIN NOHLM NOLOG NOHUM »

    Ce qui, transmis au service de traduction d’une chaîne de greffe concurrente, pour cause de libre diversification des points de vue et des entendements, donnait à-peu-près :

    « Ils sont pires que des chiens. »

     

    Mais pourquoi tant de haine ?

    […]

    (Simple silence bêtement pesant, la salle ayant été évacuée à la suite du premier incident.)

     

    Tiens, au fait, pourquoi tant de haine ? Après tout, on ne nous reproche pas la présence d’immeubles de bureaux en lieu et place des habitations tant réclamées… C’est que les tribunaux martiens souffrent d’un engorgement suite à la passion tout fraîchement de mode des habitants de la planète pour les plaintes en tous genres et les recours abusifs – d’aucuns prétendent qu’il s’agit au contraire d’un effet pervers de l’action répressive plutôt que préventive du pouvoir central, mais comme il ne se trouve personne pour trouver l’idée ni amusante ni encore moins passionnante et que cela arrange bien les affaires dudit pouvoir central ainsi que de quelques-uns de ses affidés, l’idée reste une idée sans autre forme d’efficace que sa petite existence en tant qu’idée. Et le procès partial – ou tout au moins parcellaire – de poursuivre lentement vers notre mort, sur un air de Brassens cette fois-ci. De tout ceci advint qu’on ne retint qu’un seul chef d’inculpation, par souci d’économe efficacité judiciaire et de simplicité d’opinion consultative. Le plus probant des émissaires a priori ; le plus à même de produire in fine une comparaison si infâmante qu’elle permette une condamnation sans équivoque. Un bon procès, en termes martiens comme ailleurs, c’est d’abord une bonne histoire. Et comme toutes les fictions, il faut tenir l’attention de son spectateur jusqu’au bout, sans l’essouffler. Laquelle science passe pour un art si on parvient en sus à diriger le point de vue du courageux auditoire.

     

    Les accusateurs martiens partisans de l’ingérence radicale ne s’y sont pas trompés, arguant tout en fanfaronnade qu’un humain pourrait sans aucun doute et sans conscience aucune de sa faute morale, en regard de son inscription en un système de valeurs passablement arriéré car trop humain et ne lui permettant pas la moindre transcendance examinative sur sa propre condition d’existence, déclarer à propos du cas jugé en l’affaire : « puisque nous consommons en moyenne plus de cornets de frites aux cent kilomètres qu’une automobile, il est normal de plus les bichonner que nous ! »

    Ce qui, soit dit en passant et comme l’objecta vainement le martien de l’office de défense des culs terriens, manque totalement les considérations proprement humaines de valeur ajoutée à la volonté des singularités, sorte de cote argus traduisant au niveau individuel l’autorisation à l’accumulation de richesses personnelles. Soit, mais rien n’y fit, et son Honneur le président de la cour jugea une fois pour toutes qu’une espèce préférant héberger des objets inanimés plutôt que de construire même à la va-vite dans les mêmes espaces des solutions d’habitation même à demi viables ne devait pas jouir d’un droit de cité en notre univers. L’affaire fut réglée et le débarquement programmé pour le lendemain, les martiens consentant humainement à nous traiter selon nos propres critères de justice en investissant un monde que nous n’étions pas aptes à diriger selon les universelles valeurs d’équité d’espèce et de fraternité bienveillante.

     

    En 2045, les martiens n’ayant probablement toujours pas débarqué, on me demandera peut-être pourquoi j’affectionnai tant à l’époque l’utopique science-fiction, puisque de toutes les dimensions du réel elle avait tout de même assez invraisemblablement réussi à manquer la prophétique. Pour autant que je sois encore vivant et qu’on s’intéresse plus alors à mon avis qu’aujourd’hui, il me faudra bien répondre malgré tout qu’on juge bien aisément depuis l’improbable, malgré ses défauts d’hypothèse, de la qualité du probant. Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras, pourtant deux que tu aurais te renseignent sur ce que tu n’as pas ! Espérons que d’ici-là, au moins, mes comparaisons idiotes n’auront plus le cours me permettant la déviation de la présente cour.

     

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    Des façons d’aimer

    (Et on tape ; et on tape ; et on tape…)


    Rassurez-vous : avec un soupçon de maquillage, un beur-noir s’efface très bien.

     

    Au théâtre de guignol, les marionnettes faisaient selon la chanson trois petits tours avant de prendre le large. Une très bonne idée trop peu souvent appliquée par les temps qui courent… Le turn-over excessif en mode division du temps de travail et des unités de production, c’est pour les ploucs et les bouseux ; les clowns, eux, tristes ou drôles, s’inscrivent dans la durée et en lettres capitales sur les belles affiches des respectifs grands ou petits boulevards. On aurait pu croire les intermittents du spectacle claudiquant pour une inscription sociale à long terme, mais non ; à croire que la monarchie et ses bouffons de cour doivent encore manquer à certains. C’est sûrement l’époque qui veut ça. Ou pas. Sinon, c’est la condescendance de classe, et ça ne rime pas mieux.

     

    « Mais dis-moi, papa, sans le zéro arabe, le trois devient presque un deux et tous les tours sont passés à l’occasion de la dernière présidentielle… Alors j’en voudrais bien des nouvelles, de figures, parce qu’une fois distribués les coups de bâton du gendarme, je m’ennuie un peu devant la redondance inefficiente et grotesque d’un spectacle a fortiori bien pauvre sur ses positions ontologiques. Logiques tout court, d’ailleurs !

    - Non mon fils, c’est la crise.

    (Papa s’est toujours montré circonspect.)

    - Merde, faudra encore se coltiner les vieilles poupées. »

     

    Le saviez-vous ? La naturalisation d’une personne, en France comme dans nombre de pays très certainement, dépend en partie de sa réussite à un examen de langue. Non, il ne s’agit pas de rouler un patin à l’examinateur, mais bien ici de prouver que vous savez parler, lire et écrire le français. L’hédonisme a vécu ; dommage, c’eût été plus marrant ! Imaginez seulement les fêtes orgiaques et le plaisir intense de devenir citoyen de notre belle nation en de telles conditions, en lieu et place de ces cérémonies très solennelles qu’on sait trop bien annuler par ailleurs sans autre forme de procès que la sempiternelle réitération d’une déconsidération bête et presque méchante des nouveaux affranchis… Cessant momentanément de devenir chèvres communautaires d’une société adorant au-delà de toute raison les bouc-émissaires minoritaires comme d’autres le veau d’or, nous tenterions tous le voyage suisse ou belge pour pouvoir revenir d’exil et nous refaire tirer le portrait en même temps que les papiers, pour nous ré-initier en toute conscience cette fois-ci… Et sans être fan de Johnny, ni d’un autre de ces quidam roulant des mécaniques devant les midinettes de tous les sexes et de tous les âges ! Bref ; passons sur l’anecdote.

    Ce n’est pas tout : voilà qu’on nous informe que, suivant le mouvement inflationniste s’apparentant souvent en politique à de la surenchère gratuite et infondée, on relevait il n’y a pas si longtemps que cela le niveau desdits examens capacitaires à l’exercice de la citoyenneté. Pour les autres ; ceux qui ne l’avaient pas encore mais persistent honteusement à la vouloir au vu de ses conditions d’exercice, attirés par on ne sait plus bien quelle jolie partie de notre immense et respectueuse République – puisque les orgies n’auront pas lieu ! Notons. Quand on vous dit que l’économie et sa pensée nous gangrènent !

     

    Et après tout, me direz-vous ? Qu’est-ce qu’on en a à faire, que plus aucun citoyen ou presque, que si peu de nos jeunes têtes blondes en tout cas et dégarnies aussi à l’occasion, ne maîtrisent cet art linguistique que d’autres en d’anciens temps parvinrent à imposer en de nombreuses régions du globe par peut-être bien aussi une certaine maîtrise de la chose, en tout cas la défense assidue à défaut d’acharnée d’une rigueur que la modernité ne connaît plus à l’encontre de ses propres affidés ? De toute façon, plus personne ne lit Molière hors l’achèvement de la période scolaire s’il n’est pas adapté au théâtre par une quelconque célébrité à moitié déchue mais un poil sur le retour, ou même grossièrement plagié comme tant de grands personnages, au sens historique de l’expression, par un de ces chanteurs contemporains sous le fallacieux prétexte d’un vibrant hommage masquant mal la toute bête et toute simple panne d’inspiration – le manque créatif en fait.

    Rien à foutre, donc, et mieux encore : n’est-il pas normal que pour vivre dans une communauté, on doive pouvoir encore communiquer avec elle ? En plus, ça tombe plutôt bien : ça commence exactement pareil. De la quasi homonymie, on oserait presque déduire l’identité conceptuelle… Certes. Mais pas que. Si si. Ou alors…

    Notez : on nous bassine régulièrement avec les novlangues ignominieusement imprégnées de « l’esprit sms » ou souillées de ces répétées et indélicates intromissions étrangères, avec cette perte qualitative de l’exercice quotidien et pratique d’une langue sur le déclin d’une perfection passée. Et de l’autre côté, on pousse les candidats – barbares s’affranchissant – à toujours plus de maîtrise… Le subjonctif pour les uns ; les répétitions abrutissantes de « mdr », « lol », et autres chimères récréatives pour les nantis de la citoyenneté aussi mal-logés par moments que d’autres se retrouvent ainsi mal chaussés. Cherchez l’erreur ? On connaissait la justice à deux vitesses, la médication aussi ; l’orthographe et la grammaire conjugueront donc la sixième roue du carrosse, qui dédouanera bien des rapports et des exactitudes. Bref ; passons sur le détail.

     

    D’où le saviez-vous, que l’identité culturelle découle de la connaissance d’une langue, que l’inclusion ensembliste s’acoquine d’une telle futilité en regard de la similitude des pensées ? Je parle souvent à mon voisin de palier ou de bar sans être sûr qu’il me comprenne… Le chat de ma sœur, par contre, sait tout de suite que je n’ai aucune envie de lui donner à manger au saut du lit ! Alors non, la langue ne saurait constituer un critère exhaustif d’assimilation, une assurance conceptuelle garantie sinon remboursée du vivre-ensemble et de la compréhension intersubjective. Il faut élargir son horizon appréhensif, comme le dirait Michou ; à l’appréhension près.

     

    « Papa, papa, y’a du beur dans mon pinard !

    - Ben oui, avant c’était du chaussé de moine. Le monde évolue, mon fils ! »

    (Beaucoup moins circonspect quant à son embonpoint moralisateur.)

     

    On argumentera par le bas contre le vieux refrain des gars de la Marine oublieux du bon accueil en tous les ports qui suivait normalement l’entame, contre cette idée pas toute fraîche surgissant pourtant sous les traits nouveaux de l’événement historique, contre la possibilité malheureusement vérifiée de déplorer malgré tout le multiculturalisme et les creusets d’un mélange effectif des populations, contre cette idée ignoble aussi d’une planification utilitariste des possibles de la migration, si proche de l’eugénisme social voire racial qu’elle ne manque pas de nous rappeler toute l’étendue de son inefficience : si, la richesse naît bien du mouvement, parce-que le conservatisme sous ses beaux atours de rigidité salvatrice ne garantit jamais l’hypothèse progressiste et que l’acharnement thérapeutique des positions éculées considérées comme garantes d’un ensemble de valeurs contribue bel et bien à un enlisement historique où toute notion de mouvant ne trouve plus en exergue de praticité que le banc de sable où viennent s’échouer les écueils du laisser-faire sociétal et où s’oublie la condition moderne d’une humanité désignée par la nécessité d’un improbable d’échelle afin que l’indétermination ne laisse pas nos espoirs qu’à des néo-hippies, afin surtout que nos propres limitations prévisionnelles ne sonnent pas le glas de demain dès avant-hier en niant le principe d’émergence. Si si, il est encore quelques tenants malencontreux de la porte close préservant la maison du tsunami. Tenons-nous donc pour acquise, telle une parabole de vigneron, la certitude que le système s’accommode parfaitement de l’intégration d’un ensemble excluant la consommation de vin jusqu’à la lie ou toute autre lecture divergente d’ailleurs, en rehaussant le degré d’alcool de chaque bouteille même d’un léger degré. Le saviez-vous ? Mon bordeaux préféré a pris du galon ces dernières années, et les autres coteaux en ont verdi tout autant ! De 11,5° en moyenne lors de mes premières cuites, il fait dorénavant régulièrement des pointes à 13°… Si ce n’est pas pour contenter tout le monde, même les partisans d’une propriété très privée et d’une répartition inégale des plaisirs singuliers, je me demande bien pourquoi c’est fait… Voilà pour le raisonnement par l’absurde. Maman serait fière de moi, qui me disait tout petit déjà : « à question idiote, réponse idoine ! »

     

    Quant à la cohérence, revenons à ce cheveu qui gêne un peu ma pratique de la langue…

     

    En cas d’utilisation frauduleuse de votre carte bleue, il vous faut faire opposition, c’est-à-dire en bloquer l’usage éventuel (probable) par l’odieux malfaiteur ayant osé vous la dérober. Quid de l’utilisation frauduleuse des concepts ? Personnellement, je la tiens pour d’autant plus dommageable que la première que ses dégâts sont autrement plus considérables. Vous me direz, ça tient sûrement à la petite forme de mon compte en banque. Admettons. Disons cela, sans ôter la valeur initiale de l’idée. Pour éviter toute tendance totalitaire subséquente à une restriction de liberté, disons a minima qu’après en avoir entendu des vertes et des pas mûres à propos de la citoyenneté, il est des responsabilités qui se perdent aussi vite que des claques et des cohérences qui s’évanouissent à l’allure de l’expatriation des contribuables fortunés à l’approche d’une hypothétique victoire d’un candidat de gauche aux présidentielles ; mais qu’on n’enferme pas encore tous les escrocs…

     

    D’où considérer, si l’on ose abandonner l’idée d’une défense de l’identité nationale passant aussi par la présence factuelle d’une langue, d’une joute planétaire où les coups de galoches au mur des ambassades sont autant de coups de pieds aux culs des autres nations, d’où considérer donc que l’on peut revendiquer le droit d’imposer un meilleur usage du français que le nôtre à qui demande naturalisation, puisque l’on ne fait rien dans le même laps de temps pour relever la tête d’une éducation qui s’enlise au nez et à la barbe de nos concitoyens dans le triste bourbier d’une complexité sociale qu’on n’aborde pas dès lors qu’elle sort du terme du mandat quinquennal, sauf à considérer que les efforts sont éternellement portés par les autres, depuis les esclaves bâtisseurs de pyramides ou les valets porteurs de chaise, en passant par les tirailleurs de nos vieux fronts qui, encore portés par une foi d’un autre temps en sont même venus à récolter à notre place le raisin de nos vieilles abbayes et jusqu’aux prétendants à la civilisation qui puisqu’ils l’aiment s’acquittent encore du pli à nos quatre volontés, dussent-elles consister en ce travail digne du bagne : défendre l’intégrité de notre langue quand nous nous permettons chaque jour pour notre part d’en saper les fondements… Un défi semblable à celui de la perpétuation de l’esprit, français lui aussi.

     

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  • A droite, le camping.

    (On n’attend pas Jean Yanne ?)

     

    Certaines décisions sont symptomatiques. La dernière fois que j’ai pris celle d’aller au camping, j’étais en quête d’aventure, d’un moment sympathique, d’une découverte singulière dont l’approche fleurait bon l’improbable. Comme la fois précédente d’ailleurs – qui terminera la collection – où accompagné de deux amis, nous avions déniché un petit endroit bien perdu où nous pourrions nous déchirer la gueule, parler de tout et de rien, se poser des questions idiotes voire indélicates et en éviter d’autres de justesse ; bref : refaire notre amitié au cours d’une autre instanciation de la rencontre. Tiens, à bien y réfléchir, on n’avait pas encore pris l’habitude de refaire le monde. Et à bien y penser…

     

    Il faudrait parfois s’en abstenir, ou bien en repenser et l’art et la manière ! C’est assez surprenant, mais les gens s’installent parfois au camping dans une visée toute autre que celle de passer un bon moment, en dernier recours de la recherche infructueuse d’un habitat pas vraiment temporaire. Et plus encore : aux dernières nouvelles, la lutte contre l’insalubrité des logements en passe nécessairement par l’interdiction faite aux français de résider à l’année au camping et surtout plus récemment par le renforcement des moyens de contrôle visant à empêcher une telle pratique, tout comme la lutte contre la précarité du logement et la difficulté des citoyens de la République à y accéder passait par l’interdiction de la mendicité ! Si si, vous avez bien lu. Au royaume des idiots, la cohérence est une option pas très utile, à la limite de l’immondice morale du luxe en période de crise… Qui a dit que nos politiques n’étaient pas proches de cette France d’en bas, populaire, qu’ils ont tant voulu draguer pour mieux la jeter après l’avoir baisée ? Pour ce qui est de la classe moyenne, ce sera comme toutes les protections électorales : on la jettera une fois la coupe remplie. Sans oublier de sortir une autre capote pour couvrir les têtes de glands. Les chênes institutionnels bien ancrés dans leurs terres se devaient de produire des fruits à la hauteur des espérances du peuple : après le succès des films et son appropriation par le petit écran sur le mode très en vogue de la série, puis la floraison des décortications sociologiques des raisons du succès, ne manquait que le volet politique du traitement de ce thème désormais de société.

     

    L’heure est aux économies de surface, à l’équilibre des vues à court terme. Ainsi de la lutte contre la délinquance, qui en passe par la stigmatisation simpliste – et sans autre forme que le procès public ou judiciaire – des auteurs des divers crimes et délits fleurissant inévitablement au sein d’une société qui n’offre plus d’avenir évolutif à l’ensemble de ses membres, qui évite surtout d’en passer par une évaluation des possibles éducatifs sacrifiés sur l’autel de la bonne gestion financière, de l’efficace structurel oublieux de la qualité de ses produits.

     

    Si l’intention paraît louable, que d’espérer savoir protéger le citoyen des marchands de sommeil à plus ou moins grande échelle, ou de vouloir offrir des conditions d’hygiène correctes, ou même d’égaliser les impositions au niveau de celles de ces autres concitoyens chez qui pourrait naître une jalousie résultant d’une incompréhension de l’évitement de la taxation  communautaire, la méthode ne déroge pas à la règle d’une vision étriquée luttant contre les symptômes au lieu de rechercher les causes de la maladie et les moyens de la guérir. Ce qui pose problème, c’est l’inscription systémique et la tendance à sa non-considération en regard d’une culture du résultat chiffré doublée d’une fascination morbide pour l’action – résumée à une instantanéité mobile.

    C’est un peu comme si pour éviter de dire des conneries, on s’interdisait de parler ; comme si pour ne pas souffrir de la bêtise du voisin, on lui en claquait une délicate au visage en guise de bonjour matinal ; comme si pour éviter de recevoir ses factures, on tirait à vue sur le facteur ; comme si pour lutter contre l’engorgement des villes, on les rasait au bulldozer ; comme si pour renforcer l’attrait touristique d’un pays, on légalisait la prostitution ; comme si pour contrer une épidémie mondiale, on massacrait tous les êtres humains ; comme si pour éviter d’élire des cons, on interdisait aux gens de voter !

     

    Absurde répétition des erreurs catégorielles. A ce compte-là, pour renflouer des caisses qui serviraient enfin à la construction de ces logements manquants qu’on ne parvient toujours pas à faire sortir de terre, pourquoi ne pas organiser une de ces visites de type safari, remettant au goût du jour les grandes épopées zoologiques humaines de naguère dans un esprit de financement du bien public ? En voiture messieurs-dames : à gauche, ces miséreux qui choisissent les abords du périphérique parisien pour la vue imprenable sur le défilé automobile incessant, sorte de douce musique transcendante pour qui sait y prêter attention ; au centre, ces sans-abris mêlés aux divers errants débarrassés de toute volonté d’inscription sociale parce-que trop fainéants pour en accepter les règles du jeu, qui ont planté leur tente en bord de Seine parce qu’ils aiment piquer une tête de bon matin tout en se rêvant nomades contemporains mêlant adroitement les racines africaines de l’humanité aux bonnes trouvailles nordiques en termes d’entretien corporel dans un syncrétisme culturel qui nous prend à rêver d’une nouvelle esquisse des progrès de l’esprit humain ; à droite, le camping, où d’aucuns choisissent de résider, mollassons indécis à tendance anarchiste pas encore parvenus à choisir s’ils voulaient un appartement en centre-ville couplé à un emploi dans une grande banque, de préférence à l’envergure internationale, ou une petite vie tranquille telle celle décrite dans les deux catégories précédentes, hors un jeu social trop contraignant pour qui n’est pas un farouche adepte du volontarisme individuel et de l’hypocrisie aveugle de la collectivité vis-à-vis des nouveaux représentants des exclus de la citoyenneté athénienne, minorés quelque-part de leur droit plein à être !

    Nous espérons que votre visite fut des plus agréables et rappelons aimablement aux visiteurs ayant opté pour un second tour de parc à tarif préférentiel de ne surtout pas jeter de cacahuètes aux pensionnaires, nous les avons déjà nourris d’opprobre ! Et de vous répéter une dernière fois le leitmotiv de notre société, cette chère union des professionnels du matelas (de tente): « à droite, le camping c’est pour les vacanciers. » Faudrait voir à pas engorger la filière en diminuant les profits par un taux d’occupation longue durée à moindre coût. Droit dans tes bottes, maréchal !

     

    Apéro ? Apéro ! Aux bonnes re-solutions qui nous indignent ; à celles aussi qu’on cessera peut-être enfin de prendre l’année prochaine !

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    Morceaux d’émoi de Lord Voldemort.

    (Quand Harry, gamin, rencontre le sale vilain créateur d’Horcruxes.)

     

    On mésestime souvent l’importance des paradigmes, taxés d’hypothétisme aigu. Ainsi de l’idée, poursuivie jusque dans l’art d’éduquer des petites têtes blondes ou même de vieux crânes dégarnis, qu’un être se constitue en quasi ligne droite, qu’une singularité obéit à une cohérence ontologique traduisible en permanence pratique, qu’un individu assume un rôle et s’y tiendra ad vitam aeternam.. Les bons et les méchants, les bêtes et les intelligents, les délicats et les brutaux ; j’en passe et des meilleures. Une pensée lisse, bien ordonnée parce-que simplement présentée, pourtant origine incontestable de maux ignominieux, en tant qu’elle renvoie celui qui s’égare, qui ose s’aventurer hors les clous du déterminisme de la caricature, à une interrogation sur la validité de son être-là, la cohérence de son être au monde, le pourquoi-continuer-si-je-ne-sais-pas-où-je-vais ; si vous ne savez pas où je vais.

     

    Harry, Potter de son appellation institutionnelle, immuablement appelé à combattre le mal, irrémédiablement gentil hors des écarts de conduite aisément pardonnés au héros au nom d’une humanité tout juste bonne à ne pas savoir s’appliquer à son rôle, rencontre encore et toujours son ennemi d’un soir et s’aperçoit de l’extrême noirceur de son âme en avisant que le maudit l’a scindée en plusieurs morceaux, lesquels savent même s’animer en personnage doté d’une certaine autonomie et permettent accessoirement de rester en vie. Le pauvre petit en est tout retourné, et puisque la vérité sort de la bouche des enfants, que partant un soupçon de justesse doit bien se retrouver dans leurs émotions, alors c’est décidé, il combattra un à un ces sombres avatars du méchant, ces ersatz d’être qui ne devaient pas originellement compter pour un mais qui paradoxalement le font plus dans la vision des tenants de l’axe du bien que dans l’esprit de leur créateur machiavélique !

    Les enfants, d’accord ; il fallait bien les laisser venir… Mais puisque les premiers seront les derniers, dixit un autre illuminé, et qu’on est toujours le con de quelqu’un, permettons-nous le renversement même hypothétique des valeurs – en vue d’éclaircissement conceptuel.

     

    Car enfin la pression est intenable, qui ne tient aucun compte de la complexité à être et de l’impossibilité à ne paraître qu’un en des situations auxquelles il faut bien s’adapter, offrant par là même l’occasion à toute appréhension extérieure inapte à la considération systémique d’élargir inductivement de la partie au tout. Le vilain, l’idiot, le bête, ne serait-ce pas plutôt cet adolescent immature qui poursuit son appréhension du monde selon une seule idée, qui l’entend de manière manichéenne, qui ne parvient pas à saisir les turpitudes existentielles de l’homme, à tel point qu’il nie la condition humaine d’un autre que lui appréhendant différemment ? Voldemort est ignoble, c’est entendu ; il attente à la vie de ses contradicteurs comme d’autres se soulagent dans un mouchoir, s’y délectant autant, voire plus, qu’un puceau dans sa première humidité. Du point de vue intentionnel comme de celui de l’égard à l’autre, Harry sort grand vainqueur. Mais sur la logique d’être, on devrait lui remettre la palme de l’ignorance avec les félicitations spéciales du jury !

     

    C’est là que le bât blesse, lorsque la symbolique d’une unité appréhensive – donc existentielle pratique – de l’unicité rejoint le paradigme totalement faux lui aussi d’une cohérence de lecture de l’être par son paraître, mouvement rétrograde dont on ne peut convenir de la véracité tant il omet tendancieusement les multiples possibles du temps chronologique allègrement transformés en anecdotique non effectué ; encore moins de la validité en tant que maxime de l’être en devenir. Et là, aussi, le parallèle éducatif, puisqu’à défaut d’inculquer comme on enrichit, on instruit comme on divertit ! Amusez-les de personnages stéréotypés trop simples pour refléter correctement autre chose qu’une parodie d’humanité ; abreuvez-les d’une source unique et cloisonnée de connaissance, incapable de les poursuivre comme singularité susceptible d’évolution. La malléabilité du système face à des briques de nous appelées à se ressembler pour mieux s’assembler, se désassembler, se réassembler, bref : s’empiler ; ou alors celle des individus, gageant que complétude rime avec aptitude.

     

    On vous apprend à être bon, parce-que l’autre risque de l’être aussi ; à être meilleur, donc, voire le meilleur. Mais on vous limite, aussi, dans le même temps, à un domaine particulier, peut-être bien parce-que l’on n’entend rien à la multiplicité de l’être, à sa possible inscription en des savoirs variés et des pratiques diverses. Une compréhension si mauvaise que pour charmer les adeptes de la multiplicité, c’est-à-dire de la richesse individuelle contre le formatage industriel des masses, on vous offre le violon d’Ingres : connais les mathématiques, tu seras scientifique ! C’est d’ailleurs la meilleure voie pour toi, celle qui t’offrira le plus grand nombre de possibles… Cela ne te suffit pas ? Tu es aventurier, un assoiffé du monde ? Fais donc du théâtre, de la musique, ou n’importe quelle annexe à ton savoir principal ; mais en annexe, surtout. Sans cohérence proposée au niveau théorique, bien sûr. Attention cependant : reste foncièrement bon en quelque-chose, en une chose et une seule qui te définira dans la conduite quotidienne de ta vie sinon en ton inscription sociale jusqu’à ce que tu sois trop usé, hors d’usage parce-que rendu inapte à la reconversion de par ta restrictive formation initiale. Une brique facile à insérer et facile à jeter, puisqu’on lui reprochera l’incompétence qu’on a su lui donner…

     

    Voldemort, lui, a tout compris si ce n’est qu’on ne doit pas tuer le voisin du simple fait qu’il ne vous vénère pas plus que son chat. Même si c’est ignoble sur le fond, ça arrive tous les jours ; demande à mémé - au troisième - si elle ne préfère pas Minette aux petits jeunes qui font tant de bruit, le soir, dans la rue… Elle a tort, au delà de l’attention portée à toute vie, de déconsidérer l’humain. Ce qui ne donne aucune raison valable de lui fracasser le crâne à coup de canne orthopédique entre deux tasses de thé au milieu des petits LU qui s’éparpillent en miettes et absorberont tôt ou tard les giclures de sang comme le sopalin miracle qui stoppe la course de l’éléphant ! Foncièrement, celui dont ils ne disent pas le nom est méchant, et c’est un détail à ne pas négliger. Sauf que face à une société qui le rejette en grande majorité, qui lui nie sa capacité à exister du fait de la dangerosité d’une singularité violente, face à une organisation de groupe hostile à l’individu volontaire à l’expression de soi, il a choisi la multiplicité de l’être. Tuez-moi, si vous voulez, mais choisissez lequel vous voudrez tuer, parce-que pour ce que vous entendez de moi, je ne suis pas unique, je suis multiple, et cela ne traduit pas que ma mégalomanie ! Cela dit aussi mon inscription multiple qui fait diversité de l’être. Si l’on voit cela, on peut reconsidérer le paradigme existentiel qui dit l’unité individuelle comme nécessairement inscrite en exclusivité appréhensive.

     

    Reconsidérons, et osons dire sans fantaisie que l’on n’est pas perdu parce-que morcellaire : l’un s’inscrit en multiplicité sans pour autant perdre son unicité ! Bien plus, il gagne en complétude et en affirmation de soi. Pour autant qu’on accepte de lire moins simplement, on comprend mieux le complexe.

    Harry, stéréotype de la simplicité, gagnera son combat contre l’affreux grand méchant loup trop volontaire au monde. Au delà du grossissement de certains traits, que l’on pardonnera comme on l’oubliait dans l’autre sens au profit cette fois-ci d’un enseignement visant à rétablir l’éclairé optimisme volontaire, gageons que la victoire des peu enclins à croire en l’Homme ne sera pas définitive, que la défaite métaphorisée ne tendra pas à l’habitude, entraînant la perpétuation des petits paris sur Homme au profit des grands bénéfices du système…

     

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     Des mots intimesIndéniablement, le mot « mademoiselle » est plus culturel que catégoriellement défendable. Comment défendre hors la position sexiste du primat masculin dans l’échelle sociale que le beau sexe soit interrogé sur sa liberté voire sa disponibilité amoureuse ou sexuelle, hétérosexuelle qui plus est, par des administrations qui ne devraient foncièrement en avoir cure, tandis que John Wayne, quasiment déconsidéré mais non fâché d’échapper à la coloscopie administrative, se contente de rentrer droit dans ses bottes et de marcher au rythme de leur cliquetis métallique ?

     

    Administrativement, la dénomination est honteuse et vous avez raison, mesdames, féministes ou non et modérées ou pas, de vouloir vous séparer d’une telle intrusion qui sonne comme une main baladeuse, un doigt malvenu en votre intimité, offerte alors au premier venu comme à l’insu de votre plein gré. Un viol institutionnalisé, qu’il serait effectivement temps d’empêcher !

    Prenons garde pour autant. Le féminisme se consomme avec modération ou il consume sans contrefaçons. Qu’on interdise aux formulaires de tous poils l’outrageante catégorisation, évolution des mœurs obligeant sévérité législative dans une perspective progressiste, soit. Mais qu’aucune n’ose ensuite s’indigner d’une tendre appellation, d’aventure délicatement inquisitrice, dont nous pourrions – pauvre gente masculine ou prétendant(e) en tous genres – vous affubler au détour d’un manège séducteur… Car le mot, contre l’avis de cette militante d’Osez le féminisme citée par Libération du 27 septembre, ne saurait uniquement renvoyer à « oiselle, (…) pucelle ou niaise », hors à supposer « tous les hommes (…) menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels » en oubliant tout le reste, où se fait jour le merveilleux possible conséquent à la double négativité originelle…

     

    Supprimons donc la case, ignominieuse qualification qui s’aventure à détailler un charme que vous réserverez au bon vouloir de vos révélations. Supprimons la case, mais ne confondons point l’idée et sa publicité. Que dans la chose privée, il nous soit encore permis, indifféremment des sexes ou des âges respectifs, de retranscrire en des mots qui y trouveront pour le coup leur juste place, le romantisme formel des petites nuances, de ces détails polis parfois polissons, de ceux qui voulaient qu’en baisant mademoiselle, on ne touchât pas même sa main du bout des lèvres ; ce qui laissait le doigt libre de jouer dans la paume.

     

    Oui, à l’abandon d’une catégorisation intrusive que nous ressentirions peut-être tout aussi mal, si elle avait dû comme ces petits noms charmants se partager aussi aux mâles. Non, à l’interdiction pure et dure de ces petits mots presque intimes également répartis et respectivement appréciables en leur intentionnalité charmeuse, laquelle saurait suivre si l’on oubliait que « jeune homme » sait autant nous ravir que le sourire de ces, désormais, dames.

     

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