• Mouroir des mondes

    (Les filles pensent que)            

     

    Les filles pensent que les filles pensent que. Si. Parfois, même, les filles pensent que les mecs pensent que. Forcément. Voire que les hommes pensent que les filles pensent que les filles pensent que. Pourquoi pas, mais tu me feras un Ave et deux Pater, en sus de me donner un Doliprane coupé à l’Aspirine. Enfin, plus rarement maintenant, les filles pensent que les mecs pensent queue. Parce qu’ils n’ont ni « que » ni tête. Pardon, c’est un peu gras. Mais pas que ; c’est aussi un peu brouillon, comme ensemble. Un peu chargé, en fait, telle une galerie des glaces. Sans parler, parce-que ça fait froid dans le dos, des garçons, qui pensent aussi que ; ou qui pensent que les garçons pensent que ; et cætera qui nous enterrera tous.

     

    Le mal au monde le plus répandu, engendrant autant de maux qu’il produira de mots, est l’interprétation de l’idée que l’exception confirme la règle – étant posé le fait que nous sommes chacun naturellement une exception en soi. Comme un ego très égal.

    Ainsi, pour commencer, si les filles ou les garçons pensent que les filles ou les garçons pensent que, c’est pour s’en démarquer, c’est-à-dire pour prendre position ; que la catégorie les comprenne ou non. Soit les autres filles ou les autres garçons pensent que, soit toutes et tous pensent que, et moi aussi, et j’accepte ou je conteste, je me repositionne en fonction de l’appartenance à l’ensemble XX ou XY qui pense que, ou de son exclusion. Et il est toujours très rassurant pour la chose très soi, qui pense que, de se démarquer de l’infernale altérité pensant que – pensant qu’ainsi elle se valorise. Même si par moments, on compenserait bien la démarcation unitaire de la triste solitude en pensant que comme tout le monde on pense que – ou simplement déjà comme d’autres.

    Pourtant, ce n’est pas parce qu’un autre pense que, qu’il faut nécessairement en penser que. Encore moins si en fait on pense juste qu’il pense que, sans savoir que. Précaution mise à part, la maxime tient du principe. Voir que les uns pensent que, tandis que les autres pensent que, et que l’un dans l’autre le mélange ne nous fait pas forcément penser mieux que, ni nous rallier à penser que, c’est un coup à finir en se disant que ; un coup à agréger des ensembles pensant que, constitués de pensants que, parfois même des ensembles exotiques sans X ni Y, ou alors des X et des Y qui font des drôles de Z, lesquels pensent toujours que ; ou bien à relativiser en pensant que ce n’est toujours qu’un qui pense que, et qu’il n’y aura jamais que des uns qui pensent que.

    A ce stade, la confusion règne, entre ceux qui pensent que l’on ne devrait pas autant penser que, ni autant écrire que l’on pense que, et ceux qui pensent que de toute façon tous ceux qui pensent que continueront à penser que, et que quand bien même ils arrêteraient de penser que, ils pensent quand même que d’autres qu’eux en viendront à penser que, parce-que c’est un trait de caractère de l’humain que de se mettre à penser que, pour aborder un autre qui pense que, autant que pour simplement penser que. Bref, on ne sait plus que penser.

     

    Nous, en tant que, on pense que. Nécessairement. Mais pas que. On pense aussi que, celui qui pense que, c’est originellement un être qui pense que. Mais pas que. Quand l’être qui pense que, sans distinction de la classe qui pense aussi que, ni de celle qui pense peut-être que non-que, rencontre un autre être qui éventuellement pensera que, non-que, ou encore que, il pense toujours que. Mais pas que. Il sent aussi que. Et se dit que, peut-être, l’autre aussi sent que. Que l’autre « que » ressemble ou non au premier « que » de l’un qui sentait que.

    Du coup, on se dit que l’on n’est pas que des gens qui pensent que, puisque l’on sent aussi que, et que l’on sait aussi penser que l’on pense que, sans se résumer à penser que, et uniquement que, c'est-à-dire à ne penser que « que » ; et que, que les filles ou les garçons pensent que, c’est bien d’en penser que, mais en pensant que d’autres pensent que, et que tous les « que » doivent être pensés en tant que pensés « que » ; bref, que nous ne nous résumons pas à penser que, de la même manière que nous ne nous résumons pas que à penser. Que les filles pensent que ; que les garçons pensent que ; que le plus grand bien leur en fasse. Tant que ce n’est pas que.

     

    Voir le site:

    http://www.lesfillespensentque.net/

    « L’habit ne fait pas le moineNul n’est censé se tenir à la loi »
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