• Vous tuâtes jadis un homme adolescent,

    En son attachement à votre jeune sang,

    Et cachâtes alors pour ne pas la savoir,

    Notre peine prochaine à ce vôtre mouroir.

     

    Car si le dur fut rude et le destin chagrin,

    De la chute en ivraie du présentable grain,

    Si pénible que soit ou qu’ait été l’absence,

    Au matin elle ne vaut pas le prix que l’on panse.

     

    C’est Madame que si s’habituer à vos ombres,

    Occulta quelques joies de ces journées sans nombre,

    A présent se dessine un tout autre fracas.

     

    C’est ainsi voyez-vous, oui, de perte en tracas,

    Qu’on se transforme vite en un nonchalant ivre,

    Auquel et désormais il reste encore à vivre.

     

    Non plus rien que sans vous mais sans vous à jamais,  

    Sans le vicieux espoir des tristes qu’on aimait,

    Qu’on aima, n’aime plus, plus assez pour étreindre.

     

    Au moment où désir pour toujours doit s’éteindre,

    Où rien ne paraîtrait pouvoir l’en empêcher,

    Une évidence naît de l’ultime péché.

     

    Vous disparaîtrez dès le total abandon,

    Des dernières miettes des saints morceaux de femme,

    Oubliés en cette âme à la mémoire infâme,

    Ou vous ou bien l’idée d’en retrouver le don.

     

    Comprenez combien coûte aux amours esseulées,

    De devoir par raison s’avouer abattues,

    D’avoir à raccrocher sans sitôt dégueuler,

    Vous tiendrez lors le proche aspect du perdu tu.

     

    Yahoo!

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  • Est tombée sur Paris l’amorce d’une nuit,

    Rouge de trop de vies arrachées aux Lumières,

    Dont aucun vil ne nie la valeur en cette aire,

    Où tant d’autres amis pleurent le jour maudit.

     

    Sont tombés en terrasse ou jusque sur la scène,

    Nombre d’innocents chantres aimant ce qui n’est haine,

    Assassinés en l’antre où siège cette France,

    Poignardée dans sa masse et saisie par le rance.

     

    Feu ! pourtant dit Légion malgré les frais émois,

    Car nous sommes Nation contre les bêtes lois,

    Et que jamais Raison sous la vôtre ne ploie.

     

    Feu long ne fera point l’ubuesque jardin,

    Où ne verse pour soin que le sang sur ses mains,

    Le jardinier tout oint du mépris de l’humain.

    Yahoo!

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  • Ce bref instant Nous fut et nous le parcourûmes,

    Nous enivrant d’un fût tout à sa pleine Lune,

    Nous défiant des sues apostrophes à l’une

    Histoire alors conçue sans le poison que j’hume.

     

    Nous nous éprîmes lors si bien l’un de son autre,

    Souvenez-vous mon cœur des folies de l’apôtre,

    Et puis rîmes tant fort au dépend du destin,

    Qu’il frappa de rancœur chacun des deux mutins.

     

    Car au beau disque, là, succéda la nouvelle,

    La disparue, le la, parti se faire belle,

    Moche parmi les laids, bouton, voire furoncle,

    Sur la toile de lait qu’au ciel le ciel est oncle.

     

    De nos légères vues, de ce que nous aimâmes,

    Ne reste que bévue, en ces rimes sans âme,

    Rien que des mots et cris, et deux petites larmes,

    Souvenez-vous qu’écrits, ils étaient piètres armes !

     

    Autant dire aujourd’hui, comme compte se fume,

    De ce qui jamais luit, de ce que nous ne fûmes,

    Qu’au passé rang des choses idiotes que nous dîmes,

    Notre mémoire au rose est un vicieux abîme…

    Yahoo!

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  • Inconscient des dangers de ses tendres tropiques,

    J’avais jadis osé fouler son doux rivage,

    Charmé voire abusé par le frais de nos âges,

    Et le volcan rangé sous ses deux fruités pics.

     

    Le beau lopin de terre abritait ses trésors,

    Au creux de cirques verts et jusque sur la plage,

    De la jolie façon dont tu paraissais sage,

    Avant la crue leçon des rugissants débords.

     

    Jamais on n’en revient totalement guéri,

    Du pimenté pays où tu m’as aguerri,

    Aux jeux des croisées langues et des sacrées liqueurs.

     

    Ivre du goût des mangues et pour ce que ton cœur,

    Avait toujours trahi sa soif des flamboyants,

    Tu auras refait tien le lointain océan.

    Yahoo!

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  • J’ai noyé ta mémoire en de nombreux whiskies,

    Enterré mes espoirs toujours tout enflammés,

    Entouré ton doux bruit de murs trop riquiquis,

    Pour assécher ses fruits et m’empêcher d’aimer.

     

    Tu disais que mourrait le léger sentiment,

    Promettant que le rai de ton soleil couchant,

    S’éteindrait à l’orée d’étoiles gentiment,

    Venues peupler, dorées, mon ciel, verdissant champ.

     

    Tu vantais ces astres comme boules rebelles,

    Eclipsant le désastre où notre amour sombrait,

    Renversant la quille de chancelante belle.

     

    J’ai donc noyé plus fort, plus loin, au plus profond,

    De cet océan, for, le mal que malheurs font.

    Fi ! vilaine esquille ; savais-tu qu’il flottait ?

    Yahoo!

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